Suite (et fin) de Consuelo, ce roman de la Musique que les Français ont si peu lu et qui est pourtant, aux côtés de la Correspondance, l’évident chef-d’oeuvre de George Sand : le plus russe des romans français selon Dostoïevski, amoureux inconditionnel du livre.
Après Venise et ses fastes rococo, la cour de Vienne à l’époque de Porpora et de Haydn, c’est au terrible Frédéric II de Prusse que s’affronte à présent Consuelo, la petite tsigane qui n’a que sa voix pour fortune. Elle connaîtra les prisons de ce despote qui se pique de protéger les arts, bravera mille dangers, et se retrouvera enfin dans sa chère Bohème, près du comte Albert de Rudolstadt – à la fois l’ami, l’amant mystique, l’époux… et son initiateur aux mystères de la fraternité des Invisibles.
Le climat de cette fin de partie, où l’aventure rejoint une fantasmagorie nimbée de gnose maçonnique, évoque le Mozart de la fin : celui de La Flûte enchantée et du Requiem. On songe aussi à Hoffmann, et aux pages romantiques de Goethe : le philosophe Alain n’hésitait pas à voir dans La Comtesse de Rudolstadt une sorte de Wilhelm Meister français.
عن المؤلف
George Sand, pseudonyme d’Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant, est une romancière, dramaturge, épistolière, critique littéraire et journaliste française, née à Paris le 1er juillet 1804 et morte au château de Nohant-Vic le 8 juin 1876. Elle compte parmi les écrivains les plus prolifiques, avec plus de 70 romans à son actif et 50 volumes d’oeuvres diverses dont des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre et des textes politiques.
À l’image de son arrière-grand-mère, qu’elle admire, Madame Dupin (Louise de Fontaine 1706-1799), George Sand prend la défense des femmes, prône la passion, fustige le mariage et lutte contre les préjugés d’une société conservatrice.
George Sand a fait scandale par sa vie amoureuse agitée, par sa tenue vestimentaire masculine, dont elle a lancé la mode, par son pseudonyme masculin, qu’elle adopte dès 18294, et dont elle lance aussi la mode : après elle, Marie d’Agoult signe ses écrits Daniel Stern (1841-1845), Delphine de Girardin prend le pseudonyme de Charles de Launay en 1843.