Célèbre poète, auteur de nombreuses tragédies durant la période classique, Jean Racine est connu dans le monde de l’écriture grâce au succès de la pièce d’Andromaque en 1667. Il décède à Paris le 21 avril 1699, à l’âge de 59 ans.
L’académicien Jules Lemaître lui consacre avec le présent ouvrage une magistrale biographie.
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Jean Racine naît en 1639. Devenu orphelin très tôt, il est recueilli par sa grand-mère, religieuse à Port-Royal. Il y reçoit une solide formation intellectuelle, faisant de lui l’un des seuls écrivains du XVIIe siècle à pouvoir lire dans le texte original les auteurs tragiques grecs qui furent pour lui une source d’inspiration. En 1664, il obtient du roi Louis XIV une pension qu’il conservera toute sa vie.
En novembre 1667, la tragédie Andromaque est jouée à l’Hôtel de Bourgogne : c’est le début de la gloire de Racine. Britannicus, pièce représentée en 1669 dans laquelle se déploie toute la grandeur romaine, le conduit à affronter Corneille, qu’il attaquera violemment dans la préface. Ses pièces soulèvent toutes l’enthousiasme à la Cour, notamment Bérénice en 1664, ou Mithridate en 1672. Autant dramaturge que courtisan, Racine, avec l’appui de Colbert, entrera à l’Académie Française en 1673. En 1677, il devient l’historiographe officiel du roi, abandonnant le théatre profane pour se tourner vers des tragédies religieuses, telles Esther ou Athalie. Il s’éteint le 21 avril 1699.
Über den Autor
Lauréat du concours général, ancien élève de l’École normale supérieure et agrégé des lettres en 1875, François Élie Jules Lemaître fut successivement professeur de rhétorique au lycée du Havre, maître de conférences à l’École supérieure des lettres d’Alger en 1880, chargé de cours de littérature française à la Faculté des lettres de Besançon en 1882 et professeur à celle de Grenoble en 1883.
Collaborateur de la Revue bleue et du Temps, il se fit connaître comme critique dramatique au Journal des Débats. Ses critiques ont été recueillies dans Les Contemporains (7 séries, 1886-1899) et Impressions de théâtre (10 séries, 1888-1898). En 1884, il renonça à l’enseignement pour se consacrer exclusivement à la littérature.
S’essayant lui-même au théâtre, il donna Révoltée à l’Odéon, Le Député Leveau au Théâtre du Vaudeville et Le Mariage blanc au Théâtre-Français. Il a également publié des contes, des nouvelles, un roman (Les Rois), et des poésies.
Dans les années 1880-1885, il fit la connaissance de la comtesse de Loynes, ancienne courtisane et son aînée de quinze ans. Elle allait devenir la femme de sa vie et lui le centre de son salon en même temps que l’instrument de son ambition politique. C’est sous son impulsion que Lemaître participa en 1899 à la fondation de la Ligue de la patrie française, ligue antidreyfusarde modérée, destinée à faire campagne pour la reconnaissance de la culpabilité du capitaine Dreyfus, et dont il devint le président. En cette qualité, il prononça de nombreux discours et collabora à L’Écho de Paris. Il démissionna en 1904. La Ligue disparut à cette date.
Parmi les autres membres de cette Ligue, figurent de grands noms, comme les critiques Émile Faguet et Francisque Sarcey, les peintres Edgar Degas et Auguste Renoir, le poète José-Maria de Heredia, etc.
Lemaître appartint ensuite à l’Action française dès sa création en 1908, qui coïncida avec la mort de Madame de Loynes.
Il fut élu à l’Académie française le 20 juin 1895 au fauteuil laissé vacant par Victor Duruy.