Prologue
Pour les enfants qui ont grandi en France avant la Seconde Guerre mondiale,
mémoriser les fables du poète du XVIIe siècle Jean
de La Fontaine était un rituel aussi familier que les collations quotidiennes de pain et
de chocolat amer, le placement des bulletins sous le sapin pour la lecture
du Père Noël, ou à la recherche de la petite porcelaine blanche que Jésus a enterrée dans notre gâteau de l’Épiphanie le sixième jour de la nouvelle année.
Les éloges d’un pair ou d’un enseignant nous étaient ils montés à la tête ? La fable du Renard et du Corbeau est née: le Renard, affamé du fromage tenu dans la bec du Corbeau, flatte l’oiseau en essayant de prouver que son chant est aussi éblouissant que son plumage (ramage), et récupère le délicieux prix lorsque le corbeau ouvre son bec pour chanter.
Avons-nous trop confiance dans les apparences, les nôtres et celles des autres ?
Sobre el autor
Jean de La Fontaine, baptisé le 8 juillet 1621 en l’église Saint-Crépin-hors-les-murs de Château-Thierry et mort le 13 avril 1695 à Paris, est un homme de lettres du Grand Siècle et l’un des principaux représentants du classicisme français. Outre ses Fables et Contes libertins, qui feront sa renommée dans les années 1660, on lui doit divers poèmes, pièces de théâtre et livrets d’opéra qui confirment son ambition de moraliste.
Proche de Nicolas Fouquet, Jean de La Fontaine reste éloigné de la cour royale, mais fréquente les salons parisiens, notamment celui de Madame de La Sablière. Malgré les oppositions, il fut admis à l’Académie française en 1684. Dans la célèbre Querelle des Anciens et des Modernes, il se rangea aux côtés de ses collègues Racine et Boileau dans le parti des
Anciens.