Cette oeuvre de jeunesse, longuement mûrie, est celle d’un «convalescent […] qui embrasse la vie comme quelque chose qu’il a failli perdre». Ni roman, ni essai, ni long poème en prose, cette oeuvre inclassable est un peu tout cela à la fois. Dans les huit livres qui la composent, le narrateur, se réclamant d’un maître appelé Ménalque, s’adresse à un disciple qui répond au nom biblique de Nathanaël et qui représente le lecteur virtuel du texte. Le propos de l’ouvrage est donné dès l’Avertissement qui précède le premier livre: «Que mon livre t’enseigne à t’intéresser plus à toi qu’à lui-même, – puis à tout le reste plus qu’à toi.» Puis, dans l’«Envoi» qui clôt le texte, l’auteur donne à son disciple ces ultimes conseils: «Nathanaël, à présent, jette mon livre. Émancipe-t-en. Quitte-moi. […] Ne t’attache en toi qu’à ce que tu sens qui n’est nulle part ailleurs qu’en toi-même, et crée de toi, impatiemment ou patiemment, ah! le plus irremplaçable des êtres.» Ce livre exalté, sensuel et lyrique célèbre la vie, la nature et le désir.
A propos de l’auteur
André Gide est un écrivain français, né le 22 novembre 1869 à Paris 6e et mort le 19 février 1951 à Paris 7e. Il obtient le prix Nobel de littérature en 1947.