René Lévesque est né à New Carlisle le 24 août 1922. Après avoir étudié à l’école primaire de New Carlisle et au séminaire de Gaspé, il se retrouve à Québec, où il étudie au Collège Saint-Charles-Garnier. Il commence ensuite des études en droit à l’Université Laval, mais la carrière de journaliste l’attire davantage. Durant la Deuxième Guerre mondiale, René Lévesque est correspondant de guerre au sein de l’armée américaine. Il revient au bercail en 1945, après avoir vu l’Europe s’entre-déchirer. De nouveaux modèles de reconstruction sociale émergent alors, entre le libéralisme, la social-démocratie et le socialisme. Il y a certes un bouillonnement intellectuel. Nous sommes dans un monde d’expérimentation sociale. René Lévesque est de retour au Québec, dans une société où le conservatisme est omniprésent. Il souhaite ardemment trouver avec ses concitoyens une voie singulière qui permettra aux Canadiens français de s’épanouir comme peuple, comme nation et comme civilisation. Le mot modernisation est sur toutes les lèvres. René Lévesque se trouve aux premières loges; à travers ses voyages et ses rencontres, il cherche à comprendre, à expliquer et à vulgariser ce qu’il voit, ainsi qu’à partager ses réflexions sur notre avenir collectif. Au cours de la période d’après-guerre, le monde se redéfinit. Les États-Unis perdent leur aura comme flambeau de la démocratie, l’Union soviétique s’enfonce dans le totalitarisme pendant que de nombreuses colonies se réveillent et veulent mettre fin au joug colonial. Quelle est la meilleure option pour le peuple québécois? Avec l’équipe de Jean Lesage, René Lévesque jette les bases d’une certaine décolonisation du Québec, et le « Maître chez nous » se traduit par des projets ambitieux : nationalisation de l’électricité, création de sociétés de développement économique, amélioration des programmes sociaux et de santé, appuyés par un réseau universitaire dynamique et innovant qui permettra au Québec de ne plus regarder en arrière, mais de se projeter vers l’avenir. Le mot fierté est au cœur de son projet; il veut montrer aux Québécois et aux Québécoises que tout est possible, et qu’ils ont leur destin en main. Il élaborera ainsi son projet de souveraineté-association : un Québec souverain dans une nouvelle union canadienne.L’affection pour René Lévesque est toujours présente; malgré le temps qui passe, les enquêtes successives menées auprès des Québécois et des Québécoises le placent au panthéon des premiers ministres les plus aimés. Pour souligner le 100e anniversaire de sa naissance, la Fondation René-Lévesque a voulu marquer l’apport exceptionnel de cet homme qui peut revendiquer le titre de père de la nation, avec la publication d’une anthologie de 100 textes tirés de ses chroniques journalistiques, d’entrevues et de discours comme chef d’État. Cet ouvrage se veut un témoignage de cette quête insatiable qu’il aura poursuivie toute sa vie pour trouver des solutions aux divers maux qui accablent nos sociétés. Il montre aussi cette confiance qui l’habitait, soit que le Québec peut contribuer planétairement à résoudre les grands problèmes de notre temps.
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