‘La Lettre Écarlate’ de Nathaniel Hawthorne est un chef-d’œuvre intemporel de la littérature américaine, un roman qui plonge le lecteur dans l’atmosphère austère et rigide de la Nouvelle-Angleterre puritaine du XVIIe siècle. L’histoire commence avec Hester Prynne, une femme jeune et belle, tenant un enfant dans ses bras alors qu’elle est exposée à la honte publique sur la place du marché de Boston. Elle porte sur sa poitrine une lettre écarlate ‘A’, symbole de son péché d’adultère, un acte qui l’a condamnée aux yeux de la société puritaine impitoyable et intransigeante.
Hester, ayant refusé de révéler l’identité du père de son enfant, doit vivre une existence de paria, marquée à jamais par ce symbole d’infamie. Elle se retire à la lisière de la ville, menant une vie simple mais digne, tout en élevant sa fille Pearl, une enfant vive et mystérieuse, elle-même objet de curiosité et de méfiance de la part des habitants. Pearl, avec son esprit espiègle et sa nature imprévisible, incarne à la fois l’innocence et le fruit défendu, un constant rappel du péché de sa mère.
Le père de Pearl, le révérend Arthur Dimmesdale, est un homme tourmenté par la culpabilité et la peur. En tant que figure spirituelle respectée, il cache son péché aux yeux de tous, se condamnant à une vie de remords silencieux et de souffrance intérieure. Son combat entre la culpabilité et son devoir religieux constitue un élément central du drame psychologique du roman.
L’intrigue se complique avec le retour inopiné de Roger Chillingworth, le mari de Hester, autrefois présumé mort. Chillingworth, adoptant un faux nom, se consacre à une vengeance froide et calculée. En se rapprochant de Dimmesdale sous le prétexte de le soigner, il devient un archétype du mal, une figure démoniaque déterminée à découvrir et à exacerber les souffrances du jeune révérend.
À travers une prose riche et symbolique, Hawthorne explore des thèmes profonds et complexes tels que la culpabilité, la rédemption, la dignité et la cruauté de la société. La lettre écarlate, au-delà de son rôle de châtiment, devient un symbole polyvalent : elle représente à la fois le péché, la honte, mais aussi la résilience et la force d’Hester. Sa transformation en un emblème de compétence et de charité au fil du temps illustre la capacité de l’être humain à transcender l’opprobre.
Le roman s’interroge également sur la nature du péché et la moralité imposée par une société rigoriste. En condamnant Hester à l’isolement, la communauté de Boston se révèle plus soucieuse de préserver son image de pureté que de faire preuve de compassion. Hawthorne critique cette hypocrisie, mettant en lumière les contradictions et les injustices d’un système qui punit sévèrement les transgressions visibles tout en tolérant les fautes cachées.