Chroniqueur de la Première Croisade, Guibert de Nogent contribua à réécrire les Gesta Francorum (ou Geste des Francs et des autres peuples lors du pèlerinage à Jérusalem). Témoin de son temps, et avec la rigueur qu’on lui connait, Guibert de Nogent nous livre une description haletante sur cet événement majeur de l’histoire de l’humanité ou, au nom de Dieu, la civilisation occidentale bascula dans dans l’obscurantisme et les conflits entre religions.
Extrait :
‘ Quoique je n’aie pu aller moi-même à Jérusalem, ni connaître la plupart des personnages et tous les lieux dont il est ici question, l’utilité générale de mon travail ne saurait en être diminuée, s’il est certain que je n’ai appris les choses que j’ai écrites ou que j’écrirai encore, que d’hommes dont le témoignage est parfaitement conforme à la vérité.
Si l’on me reproche de n’avoir pas vu par moi-même, on ne saurait du moins me reprocher de n’avoir pas entendu, et je suis fort disposé à croire qu’il vaut autant entendre que voir.
Si l’homme véridique, comme dit saint jean, rend témoignage de ce qu’il a vu et entendu : on ne saurait refuser d’admettre l’authenticité des récits d’un homme sincère, lorsqu’il n’est pas possible de voir par soi-même. Si donc quelqu’un nous blâme ou dédaigne notre travail, il peut choisir librement entre ces deux partis, ou de corriger nos écrits, si cela lui convient, ou d’écrire lui-même, s’il est mécontent de nous.. ‘
लेखक के बारे में
Guibert de Nogent (1053, près du village de Catenoy dans le Beauvaisis – vers 1125, à l’abbaye de Nogent-sous-Coucy, près de Soissons) est un écrivain, théologien et historien français d’époque médiévale. Divers historiens le considérèrent comme un précurseur de la méthode historique, parce qu’il recourait aux sources écrites, orales et matérielles, parce qu’il opérait leur recoupement mutuel et parce qu’il se livrait à une approche critique de leur contenu en fonction de leur degré de fiabilité. Ainsi ses Gesta Dei per Francos et principalement son De Pignoribus sanctorum furent-ils longtemps considérés, dans cette optique, comme des ouvrages rationalisants, annonciateurs de Calvin et de Voltaire.