Bien loin de la civilisation, s’étendent à l’infini, dans les vastes Amériques, des plaines immenses entrecoupées de prairies, plus immenses encore. C’est, ou plutôt c’était le territoire Indien. Ces terres d’or, convoitées par d’acharnés aventuriers, sont devenues la proie du premier occupant; elles ont été divisées, morcelées, mises en lambeaux par leurs insatiables hôtes: la solitude a été mise au pillage; chacun a voulu avoir sa part à la curée.
Arpenteurs, spéculateurs, locataires, fermiers, trafiquants, forestiers, chasseurs, et par dessus tout chercheurs d’aventures, se sont abattus par légions sur le patrimoine Indien et s’en sont emparés violemment, par doit de conquête. Les enfants perdus de la civilisation se sont installés là comme chez eux, et bientôt les noms de Kansas, de Nebraska, sont devenus aussi familiers que ceux de New York, Londres ou Paris: les Pawnies, les Ottawas, les Ottoes, les Kickappos, les Puncas, toutes les peuplades aborigènes ont disparu successivement comme des foyers éteints, refoulés par l’incessante et implacable pression des Faces-Pâles.
Des ogres au désert; des oiseaux de proie; d’insolents usurpateurs; des voleurs sans retenue et sans conscience; les Blancs ont été tout cela et pis encore dans ce malheureux Nouveau Monde qui aurait bien voulu rester toujours inconnu……
लेखक के बारे में
Gustave Aimard est le pseudonyme de Olivier Gloux, romancier français né le 13 septembre 1818 à Paris où il est mort le 20 juin 1883.
Abandonné par ses parents, il s’enfuit à 9 ans du domicile de sa famille adoptive, les Gloux, et s’engage comme mousse sur un bateau. Il débarque en Patagonie, puis se rend en Amérique du Nord où il mène une vie aventureuse, notamment comme chercheur d’or et trappeur. Il s’enrôle dans la marine en 1835 avant de déserter quatre ans plus tard lors d’une escale au Chili. Il épouse une Cheyenne, puis entame des voyages en Europe et dans le Caucase.