Précédant L’Appel au soldat et Leurs Figures, Les Déracinés forment la première partie d’un grand ouvrage : intitulé Le Roman de l’Energie nationale, conçu comme une fresque à la manière des Misérables, où l’auteur met en scène des personnages imaginaires parmi des personnages de l’histoire, pour donner sa vue de la France de son temps. André Siegfried qui avait peu d’idées en commun avec Maurice Barrès, écrit, que dans cet ouvrage il s’est montré le meilleur écrivain politique de ce temps.
Pour sept lycéens de Nancy, l’année scolaire 1879-1880 est décisive : à ces jeunes esprits avides d’idées nouvelles, le nouveau professeur de philosophie Paul Bouteiller offre la fascination de la culture et du prestige physique. Il les exalte en leur parlant de Victor Hugo, le héros de l’époque, et les modèle au moule de son maître Kant. Il leur révèle l’ambition en même temps que l’amour de la patrie. Rien d’étonnant donc si, au moment de poursuivre leurs études supérieures, ils brûlent tous les sept de rejoindre Bouteiller à Paris où il a été nommé.
Que vont devenir sur le pavé de la capitale Sturel, le sensible, Roemerspacher, le travailleur, Suret-Lefort que déjà travaille une vocation d’intrigue, Saint-Phlin, l’enfant docile ou Racadot, le paysan, et les boursiers Mouchefrin et Renaudin ? Fils de la Lorraine où ils avaient leur place et leur emploi, les voici déracinés. Maurice Barrès raconte leur essai d’adaptation, avec la passion de qui voit s’éloigner et se perdre les siens. Dans le destin tragique de Racadot et de Mouchefrin, dans les expériences inutiles ou décevantes des autres. S’exprime – par-delà les options politiques toujours discutables – le brûlant amour de la terre natale qui fait la grandeur de l’écrivain.
लेखक के बारे में
Maurice Barrès, né le 17 août 1862 à Charmes et mort le 4 décembre 1923 à Neuilly-sur-Seine, est un écrivain et homme politique français, figure de proue du nationalisme français.
Le premier axe de sa pensée est « le culte du Moi » : Barrès affirme que notre premier devoir est de défendre notre moi contre les «Barbares », c’est-à-dire contre tout ce qui risque de l’affaiblir dans l’épanouissement de sa propre sensibilité. Le second axe est résumé par l’expression « la terre et les morts » qu’approfondissent les trois volumes du Roman de l’énergie nationale : Les Déracinés (1897), L’Appel au soldat (1900) et Leurs figures (1902) qui témoignent de l’évolution de Maurice Barrès vers le nationalisme républicain et le traditionalisme, l’attachement aux racines, à la famille, à l’armée et à la terre natale.