Quelques jours apres la mort de Massenet, survenue le 13 aout 1912, l’editeur Pierre Lafitte fait paraitre les Memoires du compositeur, intitules Mes souvenirs. Massenet y retrace les grandes etapes de sa carriere artistique et les principaux evenements qui ont marque son existence: de sa formation a la creation de ses oeuvres majeures, l’auteur adule de Manon nous livre le portrait d’un artiste prolifique, couvert de gloire et temoin de profonds bouleversements artistiques. Il se montre cependant souvent complaisant et jette un voile pudique sur les echecs, cabales ou critiques qu’il dut affronter, sa musique, loin de faire l’unanimite, suscitant des passions encore plus ou moins vives aujourd’hui. Aussi Mes souvenirs furent-ils rapidement consideres comme un texte apocryphe et donc peu fiable. En se fondant sur de nouvelles sources, le present ouvrage rectifie ou precise certains points. Il apporte egalement la preuve que le compositeur a bien lui-meme ecrit son texte – ou du moins largement supervise leur publication – en adoptant un style a la fois nostalgique et mondain en phase avec celui de nombreux ouvrages similaires et publies a la meme epoque. Les articles, reponses aux enquetes et discours du compositeur, jusqu’a present disperses et souvent meconnus, completent ce volume qui permet de mieux saisir la personnalite humaine et artistique d’un acteur important de l’histoire du theatre lyrique.
Tentang Penulis
Jules Massenet est un compositeur français né le 12 mai 1842 à Montaud (aujourd’hui quartier de Saint-Étienne) et mort le 13 août 1912 à Paris.
Il reçoit la légion d’honneur en 1876 (il est Commandeur de la Légion d’honneur Commandeur de la Légion d’honneur en 18995). En 1878, il est nommé professeur de composition au Conservatoire national de musique et de déclamation, et compte Alfred Bruneau, Gustave Charpentier, Ernest Chausson, Georges Enesco, Henry Février, Reynaldo Hahn, Charles Koechlin, Albéric Magnard, Max d’Ollone, Gabriel Pierné, Henri Rabaud et Florent Schmitt parmi ses élèves. Il entre à l’âge de trente-six ans à l’Académie des beaux-arts. C’est le plus jeune des académiciens.
En 1884 est créé à l’Opéra-Comique un de ses ouvrages les plus populaires, Manon, d’après le roman Manon Lescaut de l’abbé Prévost. Ses autres oeuvres Hérodiade, Le Cid, Le Jongleur de Notre-Dame, rencontrent la faveur du public, et plus encore, Werther, composé en 1886, créé à Vienne en 1892, d’après Les Souffrances du jeune Werther de Goethe. Thaïs ne connut le succès qu’une décennie après sa création, en raison de son sujet sulfureux, malgré sa Méditation religieuse pour violon solo au deuxième acte, passée à la postérité sous le nom de Méditation de Thaïs.
Son Don Quichotte, dont la première a lieu à Monaco en 1910, et dont le rôle-titre est chanté par Chaliapine, connaît un grand succès dès sa création. Cette oeuvre est jouée dans le monde entier depuis lors.
Ses journées commençaient à quatre heures du matin, alternant compositions, enseignements et auditions. Il a laissé une oeuvre essentiellement lyrique (vingt-cinq opéras), mais aussi pianistique et symphonique. Très sensible aux sujets religieux, il a souvent été considéré comme l’héritier de Charles Gounod.