« Son Excellence Eugène Rougon », publié en 1876, s’inscrit dans le cadre des Rougon-Macquart, une vaste fresque romanesque dépeignant la société française sous le Second Empire. Zola y déploie un style naturaliste, caractérisé par sa rigueur scientifique et son attention minutieuse aux détails, afin d’explorer les mécanismes du pouvoir et la montée ambivalente d’Eugène Rougon, personnage principal, dans le monde politique. À travers une trame complexe, Zola illustre la corruption et l’hypocrisie d’une classe dirigeante avide de pouvoir et d’influence, tout en proposant une critique acerbe de l’époque impériale et du capitalisme naissant qui la caractérise. Émile Zola, écrivain engagé et ardent défenseur du naturalisme, puise dans son propre parcours et ses observances de la société pour façonner ses écrits. Son intérêt pour les effets déterministes de l’hérédité et de l’environnement sur l’individu trouve ici un écho particulier. Le climat politique tumultueux de la France de la fin du XIXe siècle, exacerbé par le scandale du coup d’État de 1851, et le rôle des élites, ont fortement influencé Zola et ses choix thématiques dans ce roman. Je recommande vivement « Son Excellence Eugène Rougon » à tout lecteur désireux d’approfondir sa compréhension des dynamiques de pouvoir et des enjeux sociaux de son temps. Cette œuvre, à la fois profonde et éclairante, offre une lecture stimulante non seulement d’un point de vue historique, mais également comme un miroir critique de notre société contemporaine.