En 1429, le peuple de France, meurtri par la guerre de Cent Ans, perçoit l’écho d’une étrange rumeur : Jeanne d’Arc, une jeune paysanne lorraine de dix-sept ans, prétend avoir reçu de la part des saints la mission de délivrer la France de l’occupation anglaise et de porter le dauphin de France, Charles, sur le trône…
Jules Michelet (1798-1874) revient sur ce récit et en fait une biographie historique, parue pour la première fois en 1841. Le célèbre historien fait de Jeanne d’Arc l’incarnation controversée du sentiment national français, aux sources de ce qui deviendra plus tard chez les historiens de cette génération le ‘roman national’ : ‘Souvenons-nous, Français, que la patrie chez nous est née du coeur d’une femme, de sa tendresse et des larmes, du sang qu’elle a donné pour nous.’ Cette biographie éclaire d’un jour nouveau les dynamiques de mise en récit de l’histoire au XIXe siècle.
Circa l’autore
Écrivain et historien, Jules Michelet, né en 1798 à Paris, est l’un des grands noms du romantisme français. Docteur et agrégé de lettres, il fut professeur, maître de conférences – chargé de cours d’histoire ancienne à l’École normale supérieure – et directeur de la section historique des Archives nationales. Nommé, en 1838, au Collège de France, il y occupe une chaire jusqu’en 1851, année où, ayant refusé de prêter serment à Napoléon III, il se voit écarté de ses fonctions officielles.
Héritier des Lumières, penseur de la Révolution, figure phare pour nombre de ses contemporains, il est l’auteur d’une oeuvre historique et littéraire monumentale comptant une Histoire de la Révolution française et une Histoire de France. Il meurt en 1874.