C’est en 1850, à la fin de sa vie, que la marquise de Franqueville écrit ses Mémoires. A la veille de la Révolution, la petite Nanon, pauvre paysanne illettrée, devient l’amie du ‘petit moine’ Emilien de Franqueville, bientôt rendu à l’état laïque par la fermeture des couvents. L’écho de la Révolution ne parvient que très assourdi dans ces campagnes reculées, mais la vieille société féodale chancelle, les biens nationaux sont vendus et Nanon va pouvoir, à force de courage et d’intelligence, conquérir son destin de femme.
Poème champêtre à la gloire de la Creuse et du Berry, hymne au XVIIIe siècle de Rousseau, ce roman évoque la Révolution du point de vue de la paysannerie, classe majoritaire dont le XIXe siècle a peu tenu compte. Publié en 1872, peu de temps après le traumatisme de la Commune, Nanon est porté par les convictions républicaines et féministes de George Sand, dont c’est sans doute la dernière grande oeuvre.
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George Sand, pseudonyme d’Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant, est une romancière, dramaturge, épistolière, critique littéraire et journaliste française, née à Paris le 1er juillet 1804 et morte au château de Nohant-Vic le 8 juin 1876. Elle compte parmi les écrivains les plus prolifiques, avec plus de 70 romans à son actif et 50 volumes d’oeuvres diverses dont des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre et des textes politiques.
À l’image de son arrière-grand-mère, qu’elle admire, Madame Dupin (Louise de Fontaine 1706-1799), George Sand prend la défense des femmes, prône la passion, fustige le mariage et lutte contre les préjugés d’une société conservatrice.
George Sand a fait scandale par sa vie amoureuse agitée, par sa tenue vestimentaire masculine, dont elle a lancé la mode, par son pseudonyme masculin, qu’elle adopte dès 18294, et dont elle lance aussi la mode : après elle, Marie d’Agoult signe ses écrits Daniel Stern (1841-1845), Delphine de Girardin prend le pseudonyme de Charles de Launay en 1843.