L’Assommoir était un bar, rue Poissonnière, à Paris, en 1870. C’est là, dans les vapeurs d’alcool, que se nouera la tragédie de Gervaise.
Abandonnée par le père de ses deux enfants, elle épouse l’ouvrier zingueur Coupeau. Heureux, ils travaillent douze heures par jour jusqu’à ce que Coupeau tombe d’un toit. Ils s’enfoncent alors dans la pauvreté, le vice et l’alcoolisme.
Ce roman, le septième volume de la grande fresque des Rougon-Macquart eut un retentissement énorme. Le succès de Victor Hugo avec Les Misérables était dépassé. ‘ C’est une oeuvre de vérité, dit Zola, le premier roman sur le peuple qui ne mente pas et qui ait l’odeur du peuple.’ C’est un torrent de mots qui évoque les rues de Paris, les jurons des femmes au lavoir, le cri des ivrognes, les chansons et l’argot des ouvriers.
Le soir de sa parution, Zola dînait avec Maupassant, Flaubert et les Goncourt. L’école naturaliste était née qui allait tout dire des parfums comme des puanteurs de la vie, à la ville et à la campagne.
Sobre o autor
Après une scolarité moyenne, Emile Zola trouve un emploi dans une librairie grâce auquel il rencontre nombre d’écrivains et se lance dans le journalisme. Le scandale de la publication de certains de ses articles sous le titre Mes Haines et le soutien qu’il apporte à un peintre comme Manet le font connaître. Mais depuis son adolescence il n’a cessé d’écrire et, en 1867, sort son premier roman, «Thérèse Raquin ».
C’est le 22 juillet 1872, par la signature du contrat qui le lie à l’éditeur Georges Charpentier que commence véritablement sa carrière littéraire, qu’il mène de front avec le journalisme auquel il ne renonce pas. La fin de sa vie est marquée par son engagement républicain et par sa lutte pour la justice. Il a en effet soutenu le Capitaine Dreyfus, victime d’un complot antisémite. Grand observateur du sujet humain, Zola développe dans ses romans une analyse ‘naturaliste’ de ses personnages. Citons parmi ses romans les plus connus, ‘L’Assommoir’, ‘Nana’ ou ‘Germinal’.