Seminar paper de l’année 1994 dans le domaine Didactique du français – Litérature, uvres, note: 14/20 (2, 3), Université Paris-Sorbonne (Paris IV) (U. F. R. De littérature française), cours: Flaubert: Salammbô, langue: français, résumé: Si l’on ne considère pas l’œuvre de Salammbô sous l’angle politique mais du côté poétique, on s’aperçoit qu’elle est au service du désir (c.f. l’expression de Flaubert: «convoitise de l’infini»). Ce n’est pas seulement un désir d’argent, de pouvoir, de jouissance de toutes sortes, mais aussi un désir de savoir qui est également celui de l’auteur. Flaubert veut connaître et comprendre son temps ainsi que le passé et les hommes de ce passé. Il s’est notamment penché, pour écrire Salammbô, sur le mode de la pensée humaine. Pour cela, Flaubert a tenté de rassembler toutes les pratiques mentales humaines, toutes les mentalités correspondant à des imaginaires humains différents pour faire de cet inventaire un éventail toujours représentatif de l’homme quel que soit l’époque où il vit. Pour lui, toutes les pratiques mentales connues (surtout les convoitises archaïques comme par exemple la volonté de posséder d’autres territoires…) sont toujours présentes virtuellement dans la pensée humaine. D’après Flaubert, malgré l’évolution des mœurs, la cruauté humaine et la barbarie irrationnelle sont enfouies en l’homme. Il en a une nostalgie violente qui peut resurgir à n’importe quelle occasion.
Dans Salammbô, Flaubert nous présente ce phénomène dans tout le livre, chez les Mercenaires aussi bien que chez les Carthaginois, mais en particulier à travers le personnage de Mâtho. Ce dernier ne pouvant atteindre ce qu’il désire le plus – Salammbô – déchaîne donc petit à petit sa nature primitive et féroce. Sa barbarie, qui augmente de plus en plus, le fait ressembler à certains moments au dieu Moloch, symbole ultime des qualités destructrices des hommes. Ainsi, Flaubert ayant joint l’image héroïque à l’image cosmique, nous démontre clairement son point de vue: il considère que les hommes qui ne sont pas raisonnables perdent de leur humanité et en deviennent moins humains.