L’objet de ces contributions est d’étudier le devenir de la théodicée après Leibniz, dans la tradition allemande jusqu’à Kant. La théodicée dont Kant hérite et qu’il critique pourrait n’avoir de leibnizien que le nom et renvoyer, avant tout, à un genre philosophique, comprenant des doctrines très différentes. La référence, courante au XVIIIe siècle, sous le terme général d’«optimisme» ou de «système de l’optimisme», aux thèses de Leibniz et d’Alexander Pope, traduirait une extension et une transformation de la notion de théodicée, dont il s’agit de montrer les étapes et de mesurer les conséquences.
Les textes sont rassemblés sous trois grands chapitres. Il s’agit tout d’abord de rendre compte de la nature et de la portée du projet de théodicée, tel qu’il fut conçu par Leibniz, ensuite de montrer la manière dont la question de la théodicée a été reprise et traitée dans le contexte de la controverse sur l’«optimisme», enfin d’apprécier l’évolution de la pensée kantienne de la période précritique au constat de l’échec de tout essai de théodicée «dogmatique». Figure en appendice une étude sur l’usage de la notion de théodicée par Hegel.
Об авторе
Paul Rateau est maître de conférences à l’université Paris I (Panthéon-Sorbonne). Il est l’auteur de La question du mal chez Leibniz. Fondements et élaboration de la Théodicée (Honoré Champion, 2008), de nombreux articles sur Leibniz et l’éditeur de plusieurs volumes collectifs dans les Studia Leibnitiana.