Locus solus est l’oeuvre la plus importante de celui que André Breton tenait pour « le plus grand magnétiseur des temps modernes » avec Lautréamont, R. Roussel. Ce roman met en scène le scientifique, inventeur, écrivain, le génie selon Roussel, Martial Canterel, lors de la visite qu’il fait faire à ses collègues et amis de sa propriété appelée locus solus. Ils pourront ainsi admirer les prodigieuses et étranges créations du maître, révélant son inspiration à la fois scientifique et poétique : le chat sans poil, la danseuse à la chevelure musicale prisonnière d’un diamant empli d’eau, la tête vivante de Danton, la demoiselle volante composant une mosaïque de dents multicolores ou encore la série de huit tableaux vivants montrant des individus dans des cages de verre, en fait des morts ressuscités grâce à un sérum de l’invention de Canterel, la résurrectine, qui permet de recréer les moments capitaux d’une existence. Mais le locus solus, ça n’est pas seulement l’endroit unique héritier des mondes de Wells et de Jules Verne, c’est aussi la parole (loquere en latin signifie parler) solaire du conteur (Cantarel).
Об авторе
De cet écrivain précurseur des surréalistes, auréolé de mystère et de fascination, on ne sait que peu de choses. Issu d’une famille très aisée, il hérite en 1896 de la fortune considérable de son père. Soigné pour une grave dépression ponctuée de véritables crises de délire, il finit ruiné, malade et décrié par la critique et se suicide en 1923 à Palerme. L’écriture imaginaire de Raymond Roussel, basée notamment sur l’homophonie, ne cesse encore aujourd’hui de susciter les interprétations les plus contrastées.