Entre moi et l’arbre est le second recueil de poésie de Jean Sioui à paraître aux Écrits des Forges.
Poursuivant l’œuvre déjà entreprise avec L’avenir voit rouge, le poète invite les «jeunes guerriers de toutes les nations à prendre le bâton de parole» pour se faire connaître :
On me dit
Aborigène Sauvage
Indien Amérindien
Autochtone Première-Nation
Vous
Qui dites-vous que je suis?
Moi
Je vous dis que je suis Racine!
Entre moi et l’arbre est divisé en cinq parties qui témoignent d’une réflexion sur l’histoire et le pays indiens. Il propose de nommer le territoire «investi des rêves de mes ancêtres» pour inciter les jeunes générations ainsi que les lecteurs des autres peuples à méditer sur ces images d’appartenance. Le poète donne un aperçu de ce que sont devenus leurs rêves : il utilise ses talents de conteur pour dire la vie actuelle et l’histoire dans des «mots ancestraux / aux sons orphelins / d’une culture sous observation». Il souligne, au passage, la pensée «peinte en rouge» qu’il marie «au verbe en blanc» afin de «raviver l’histoire / cachée sous les titres / des cahiers du dimanche».
Car le présent est aussi constitué de passé : les anciens sont toujours là parmi les jeunes et il convient de les écouter, leur mémoire ravivant les liens entre les générations, mais aussi entre les êtres et l’univers qui les entoure. D’où que :
Entre moi et l’arbre
résine un amour spirituel