C’était vers la fin de mai 1855, dans un des sites les plus ignorés des immenses prairies du Far-West, à peu de distance du Río Colorado del Norte, que les tribus indiennes de ces parages nomment, dans leur langage imagé, le fleuve sans fin aux lames d’or.
Il faisait une nuit profonde. La lune aux deux tiers de sa course montrait, à travers les hautes branches des arbres, sa face blafarde, dont ne s’échappaient qu’avec peine de minces rayons d’une lumière tremblotante qui ne laissait distinguer que vaguement les accidents d’un paysage abrupte et sévère. Il n’y avait pas un souffle dans l’air, pas une étoile au ciel. Un silence de mort planait sur le désert. Silence interrompu seulement à de longs intervalles par les glapissements saccadés des coyotes en quête d’une proie, ou les miaulements ironiques de la panthère et du jaguar à l’abreuvoir.
เกี่ยวกับผู้แต่ง
Gustave Aimard est le pseudonyme de Olivier Gloux, romancier français né le 13 septembre 1818 à Paris où il est mort le 20 juin 1883.
Abandonné par ses parents, il s’enfuit à 9 ans du domicile de sa famille adoptive, les Gloux, et s’engage comme mousse sur un bateau. Il débarque en Patagonie, puis se rend en Amérique du Nord où il mène une vie aventureuse, notamment comme chercheur d’or et trappeur. Il s’enrôle dans la marine en 1835 avant de déserter quatre ans plus tard lors d’une escale au Chili. Il épouse une Cheyenne, puis entame des voyages en Europe et dans le Caucase.