Une jeune femme, Véronique d’Hergemont, revient dans le pays de son enfance, la Bretagne, où elle n’a pas mis les pieds depuis quatorze ans. Elle tente de retrouver son fils, enlevé par son grand-père car il est né d’une union qu’il ne voulait pas. Mais à peine arrivée dans l’île de Sarek, aux écueils menaçants qui lui valent le surnom de ‘l’île aux trente cercueils’, qu’elle est plongée dans l’horreur : une mystérieuse légende réclamant trente victimes pour les trente cercueils, dont quatre femmes mourant sur la croix, son visage dans un dessin représentant ces quatre croix, ses initiales de jeune fille un peu partout. Surtout, elle voit son fils tuer le père qu’elle venait retrouver, les habitants de l’île devenir fous et être tués par ce même fils, et se retrouve peu à peu seule sur son île.
Seule ? Non, pas tout à fait, car un petit chien surnommé Tout-Va-Bien vient lui tenir compagnie, et elle apprend qu’un mystérieux sauveur va venir pour la sortir de là, elle et ceux qu’elle aime…
Du grand Maurice Leblanc, voici ce que l’on peut dire de ce roman ! L’intrigue et bien menée, nous ne savons pas où nous allons, le fantastique est tout à fait présent, l’atmosphère vraiment oppressante, et l’horreur omniprésente dans la partie centrale du récit. Le petit chien vient apporter une touche d’humour et de tendresse dans la détresse de la jeune femme, et nous vivons au rythme du récit : dans un premier temps, l’horreur monte, puis un calme subit précède une tempête encore plus violente pour la jeune femme, durant laquelle elle trouve tout de même des alliés inattendus, ou plutôt inespérés, et enfin le dénouement, léger, léger, comme seul Arsène Lupin peut en apporter.
Au fur et à mesure de la lecture, on se sent aussi oppressés que Véronique, nous vivons tout par ses yeux, et l’horreur qu’elle rencontre se présente également devant nos yeux. Mais aux événements tels qu’ils se déroulent, nous ne pouvons manquer de nous demander quand arrivera ce sauveur attendu et annoncé, et nous avons hâte d’aller plus loin pour enfin voir les choses s’arranger. Le monstre auquel sont confrontés Véronique et Arsène est un véritable monstre, justement, les actes qu’il commet révèlent toute sa monstruosité et sa folie, et nous ne pouvons qu’approuver le dénouement final.
Quant au sens du suspense et de la mise en scène de Maurice Leblanc, ils font ressortir au mieux tout l’humour du dénouement, apportant la fin comme une bulle de champagne, où tout est bien qui finit bien,
เกี่ยวกับผู้แต่ง
Fils d’un constructeur naval, issu d’une famille bourgeoise, le père de Maurice Leblanc l’envoie en Ecosse, en 1870, pour le protéger de la guerre. Il reviendra une année plus tard et fera de brillantes études à la pension Patry et au lycée Corneille. Loin de la littérature, son père insiste pour qu’il fasse une carrière industrielle ce qui l’amène dans la fabrique de cardes Miroude-Pichard.
Compagnon de Gustave Flaubert depuis l’enfance, son premier contact avec le monde littéraire se fait lors de l’inauguration du médaillon de Flaubert, où il côtoie Edmond de Goncourt, Guy de Maupassant… Séduit par ces rencontres, il annonce à son père qu’il veut écrire et quitte l’industrie pour se rendre à Paris chez sa soeur. Les débuts sont difficiles mais, en 1905, il croise Pierre Lafitte, éditeur et créateur du magazine ‘Je sais tout’ ; ce dernier lui demande d’écrire une nouvelle policière.
C’est la naissance d’Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, héros de la littérature populaire ! Le succès de ces aventures colleront à la peau de Maurice Leblanc, passant sous silence d’autres ouvrages de qualité, à son grand désarroi. Mais il reste le père d’un personnage emblématique et intemporel, à l’image de cet auteur de talent qui l’a créé.