‘Marianne m’a profondément ému et deux ou trois fois j’ai pleuré. Je me suis reconnu dans le personnage de Pierre.
Certaines pages me semblaient des fragments de mes mémoires si j’avais le talent de les écrire de cette manière ! Comme tout cela est charmant, poétique et vrai !… Marianne m’a littéralement enchanté. Les Anglais sont de mon avis car dans le dernier numéro de l’Athenoeum on vous a fait un très bel article. Saviez-vous cela ? Ainsi donc pour cette fois je vous admire pleinement et sans la moindre réserve.’
C’est ainsi que Flaubert faisait part à George Sand de tout son enthousiasme après avoir lu Marianne. Ce roman court, que l’on pourrait rapprocher, par la taille, de ‘La Mare au diable’ est incontestablement aujourd’hui un chef-d’oeuvre méconnu. Pas une réédition depuis 1877. Et pourtant ! Dernier roman achevé par George Sand, quelques mois seulement avant sa mort, alors qu’elle approchait de son soixante-douzième anniversaire, Marianne, par sa concision même, semble le concentré de toute une oeuvre – prolifique – voire de toute une vie.
Yazar hakkında
George Sand, pseudonyme d’Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant, est une romancière, dramaturge, épistolière, critique littéraire et journaliste française, née à Paris le 1er juillet 1804 et morte au château de Nohant-Vic le 8 juin 1876. Elle compte parmi les écrivains les plus prolifiques, avec plus de 70 romans à son actif et 50 volumes d’oeuvres diverses dont des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre et des textes politiques.
À l’image de son arrière-grand-mère, qu’elle admire, Madame Dupin (Louise de Fontaine 1706-1799), George Sand prend la défense des femmes, prône la passion, fustige le mariage et lutte contre les préjugés d’une société conservatrice.
George Sand a fait scandale par sa vie amoureuse agitée, par sa tenue vestimentaire masculine, dont elle a lancé la mode, par son pseudonyme masculin, qu’elle adopte dès 18294, et dont elle lance aussi la mode : après elle, Marie d’Agoult signe ses écrits Daniel Stern (1841-1845), Delphine de Girardin prend le pseudonyme de Charles de Launay en 1843.