George Sand et Alfred de Musset, éminents auteurs romantiques du XIXème siècle, se sont fréquentés pendant plus de deux ans. Cette histoire d’amour, qui inspirera par la suite La Confession d’un enfant du siècle à Musset en 1836 et le roman Elle et Lui à Sand en 1859, s’achève en 1835 lors d’un voyage en Italie au cours duquel George Sand entame une liaison avec le docteur Pagello, qui soigne alors Musset.
Ce dernier restera profondément meurtri par cet échec sentimental.
De cette relation intense et tumultueuse entre les deux écrivains naîtra l’une des correspondances les plus connues de la littérature française. Au sein de ces lettres innombrables se glissent certains échanges érotiques déguisés, pour le moins savoureux. George Sand et Alfred de Musset incarnent l’exaltation de l’amour. Et leur correspondance témoigne de deux êtres romantiques et désespérés.
Extrait : « Ne crois pas, ne crois pas, Alfred, que je puisse être
heureuse avec la pensée d’avoir perdu ton coeur. Que j’aie été
ta maîtresse ou ta mère, peu importe. Que je t’aie inspiré de
l’amour ou de l’amitié ; que j’aie été heureuse ou malheureuse
avec toi, tout cela ne change rien à l’état de mon âme à
présent. Je sais que je t’aime et c’est tout. Veiller sur toi, te
préserver de tout mal, de toute contrariété, t’entourer de
distractions et de plaisirs, voilà tout le besoin et le regret que
je sens depuis que je t’ai perdu. »
Про автора
George Sand, nom de plume d’Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil, par mariage baronne Dudevant, est une romancière, dramaturge, épistolière, critique littéraire et journaliste française, née à Paris le 1er juillet 1804 et morte au château de Nohant-Vic le 8 juin 1876. Elle compte parmi les écrivains les plus prolifiques, avec plus de 70 romans à son actif et 50 volumes d’oeuvres diverses dont des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre et des textes politiques.
George Sand a fait scandale par sa vie amoureuse agitée, par sa tenue vestimentaire masculine, dont elle a lancé la modenote, par son pseudonyme masculin, qu’elle adopte dès 1829, et dont elle lance aussi la mode : après elle, Marie d’Agoult signe ses écrits «Daniel Stern », Delphine de Girardin prend, en 1843, le nom de plume de « vicomte Charles de Launay ».