Retour sur l’expédition réussie de 1953 sur l’Everest
Dans cet ouvrage historique, Michael Ward apporte non seulement un éclairage nouveau sur l’expédition de 1953 qui réussit l’ascension du toit du monde, mais fournit une monographie complète des événements qui ont menés à sa conquête. À travers le récit d’un siècle d’exploration et d’études scientifiques sur les problèmes physiologiques liés à l’altitude, l’auteur nous éclaire sur les véritables raisons qui ont menées l’équipe britannique, pourtant loin d’avoir le niveau technique des équipes concurrentes des pays alpins comme la Suisse, l’Allemagne, l’Italie et la France, à réussir là où tant d’autres avaient échoué.
Contrairement à ce qu’a fait croire le récit officiel du chef d’expédition britannique John Hunt, l’héroïsme et les qualités spécifiques des vainqueurs ne seraient plus les seuls facteurs de réussite. Dans cet ouvrage historique et polémique en son temps, justice est rendue aux progrès de la science et à l’exploration topographique, qui ont d’autres héros que ceux de l’histoire officielle.
Un roman historique mais aussi un merveilleux récit d’aventures de l’extrême
EXTRAIT
L’Everest enjambe les frontières du Tibet et du Népal juste au sud du tropique du Cancer. Il est entouré de plusieurs des plus hauts sommets du monde, en une masse spectaculairement belle faite de cols, gorges, sommets et glaciers. Alors qu’au nord, l’Everest est clairement visible des plaines tibétaines, du Népal, au sud, il est caché jusqu’à ce que l’on s’en approche de très près et que sa hauteur domine tous les autres sommets. Sa position entre deux des pays les moins politiquement accessibles explique aussi, contrairement à d’autres sommets élevés et facilement visibles, tel que le Kangchenjunga, près de Darjeeling, qu’il resta inconnu du monde occidental jusqu’au milieu du XIXe siècle et que la première carte complète de la région de l’Everest ne fut disponible qu’en 1961.
L’autre aspect unique de l’Everest réside dans le fait qu’étant 300 mètres plus haut que tout autre sommet, son ascension a toujours été principalement un problème médical plutôt qu’un problème alpin ; sa position près du tropique du Cancer, à 28°N, fait qu’à une altitude équivalente, on y trouve une pression barométrique supérieure à celle des régions polaires ainsi qu’une pression supérieure de l’oxygène ; il est possible, mais tout juste, de le gravir sans l’aide d’appareils à oxygène. Toutefois, en faisant cela, l’alpiniste est comme sur le fil d’un rasoir, entre le succès d’un côté, et l’échec et une mort probable de l’autre. Ce sont ces deux facteurs de défi médical et d’inaccessibilité qui ont donné à ce sommet un statut quasiment mythique.
A PROPOS DE L’AUTEUR
Michael Phelps Ward , 1925-2005. Alpiniste et chirurgien londonien émérite, il fut, en 1953, le médecin de l’expédition victorieuse qui offrit aux britanniques la gloire de la conquête du plus haut sommet du monde. Dès 1951, il escalada, explora et cartographia sa région et fit des recherches médicales dans les grandes chaînes montagneuses de l’Himalaya, au Tibet, au Népal, au Bhoutan et au Pamir.