Ce choix de lettres retrace l’amitié exceptionnelle qui lia Martin Buber et Franz Rosenzweig, deux penseurs qui incarnent la richesse de la culture judéo-allemande avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Leur amitié voit le jour en 1921, dans le cadre de la Maison d’études juives de Francfort, et s’intensifie progressivement. La nouvelle traduction de la Bible, que les deux hommes entreprennent en 1925, vient d’une certaine manière sceller cette affection. C’est ce projet qui fera entrer leur amitié dans la postérité, même si Buber est contraint de le mener seul à son terme, après le décès de Rosenzweig en 1929. Mais au-delà de ce projet majeur, ces lettres rendent comptent de toute une réflexion culturelle et théologique sur le judaïsme, la manière de l’enseigner et de lui redonner une signification vivante pour la population assimilée de l’Allemagne de l’entre-deux guerres.
Traduit de l”allemand et préfacé par Sonia Goldblum
Franz Rosenzweig (1886-1929) est un philosophe et théologien juif allemand. Son œuvre maîtresse, L”Étoile de la rédemption (Der Stern der Erlösung), dont la rédaction commença dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, fut publiée en 1921.