Le développement rapide de la culture du palmier à huile alimente de nombreuses questions de société : biodiversité, déforestation, malbouffe, etc. Comment une même culture peut-elle être considérée comme une plante miracle par les agro-industries du Nord et les planteurs au Sud et comme une menace écologique
majeure par les organisations non gouvernementales ?
Les auteurs, l’un biologiste, l’autre agroéconomiste, présentent dans cet ouvrage une filière tropicale complexe, mondialisée, aux acteurs porteurs d’intérêts souvent antagonistes. Le palmier à huile est devenu emblématique de l’évolution des rapports Nord-Sud dans le développement agricole. L’huile de palme est produite et consommée dans les pays du Sud. L’évolution de ses échanges est portée par quelques pays émergents, mais c’est au Nord que s’effectue encore la majorité des transformations et que siègent les multinationales majeures
de l’agroalimentaire. C’est aussi au Nord que la filière est interpellée sur les questions éthiques et environnementales.
La controverse publique sur l’huile de palme se nourrit souvent d’opinions tranchées et définitives, le plus souvent caricaturales. Les chercheurs sont porteurs d’un discours plus nuancé, étayé par des données scientifiques et une expérience partagée du terrain. Leur ouvrage permet de se forger une opinion plus équilibrée, en déplaçant l’attention vers le Sud, lieu de production exclusive et de consommation majoritaire de l’huile de palme.