Dans ‘L’épaulette: Souvenirs d’un officier’, Georges Darien nous livre un récit à la fois autobiographique et critique de la vie militaire française à la fin du XIXe siècle. À travers une prose incisive et empreinte de cynisme, l’auteur dépeint les mœurs et les absurdités de l’armée, tout en s’interrogeant sur l’héroïsme et l’aliénation que provoque cette institution. Le style de Darien, marqué par un langage vivant et une ironie mordante, se positionne dans le mouvement littéraire naturaliste, où l’analyse des comportements humains et des réalités sociales est prépondérante. Ce livre s’inscrit également dans un contexte d’après-guerre, où la réflexion sur la condition humaine et les institutions s’intensifie, offrant une critique pertinente des valeurs de la société de l’époque. Georges Darien, né en 1862, était non seulement un écrivain mais également un fervent anarchiste et libre penseur. Sa propre expérience en tant qu’officier, marquée par une désillusion face à la hiérarchie militaire et aux conventions sociales, alimente son récit. Adepte de l’individualisme et de la contestation des normes, Darien met en lumière les paradoxes et les souffrances engendrés par le système militaire, ce qui révèle sa quête de vérité et de justice à travers la littérature. Je recommande vivement ‘L’épaulette’ à ceux qui s’intéressent à la littérature engagée et aux réflexions sur l’autorité et l’individu. Ce livre ne se limite pas à être un simple témoignage ; il offre une profondeur psychologique et sociologique qui pousse le lecteur à questionner les fondements même de la société. La lecture des souvenirs d’un officier devient ainsi une exploration poignante des conflits internes et externes qui animent les hommes en guerre.